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Peinture sur boîtier d'ordinateur et circuit imprimé, 550 x 600 x 260 mm, 2023.
Il faudra bien se rendre à l'évidence un jour : une croissance sans limites est impossible sur le long terme; il faudra alors se défaire de certaines croyances qui sacralisent celle-ci. Commençons donc par la loi de Moore !
Unlimited fait partie d'une série d'œuvres produites en 2023 dans le cadre d'une résidence intitulée Histoires et mythologies de l’informatique portée par le centre d'art 40mcube à Rennes.
Ordinateurs modifiés et couverture tissée, dimensions variables, 2023.
Le cloud, promesse marketing dont on se garde bien trop souvent de nous dire de quoi il s'agit, est en réalité quelque chose de tout simple : un (gros) tas d'ordinateurs qui tournent à longueur de journée pour nous servir et dont on nous dissimule la matérialité derrière cette promesse vaporeuse du nuage. Cloud Computing c'est donc ça: un tas d'ordinateurs qui tournent et drappés d'une couverture aux motifs de camouflage aérien.
Cloud Computing fait partie d'une série d'œuvres produites en 2023 dans le cadre d'une résidence intitulée Histoires et mythologies de l’informatique portée par le centre d'art 40mcube à Rennes.
Bois peint, plexiglass, impressions laser sur calque, dispositif électronique et encre sur notes autocollantes, 1150 x 1000 x 250 mm, 2023.
Tout renouveller, tout le temps ! Nouveau téléphone, nouvelles couleurs ! Pourtant, rien ne semble changer : ce sont les mêmes formes, les mêmes mécanismes à l'œuvre, les mêmes discours marketing et leurs mensonges.
Constant renewal fait partie d'une série d'œuvres produites en 2023 dans le cadre d'une résidence intitulée Histoires et mythologies de l’informatique portée par le centre d'art 40mcube à Rennes.
Tirages jet d'encre, 60x75 cm, 2023.
Face à la profusion des images photographiques, la rapidité du déclenchement et de la consommation de celles-ci, les scannographies prennent le temps : images fixées par un capteur mobile de scanner de documents, elles sont par nature lentes et capturent ainsi le temps qui passe, le souffle du vent, l'écoulement de l'eau ou les mouvements les plus imperceptibles.
Scannographies est un projet initié en 2023 dans le cadre d'une résidence lors du festival Medienfrische à Boden & Bschlabs. Des tirages en éditions limitées de 5 exemplaires sont disponibles à la vente. Vous pouvez me contacter par e-mail pour obtenir la liste complète des tirages disponibles ainsi que leurs tarifs.
Mobile motorisé en bois peint, assistant personnel, enregistrement audio, 160x45x25 cm, 2023.
Le temps passe, rythmé par le balancier d'un pendule fait d'un assistant personnel : une attente propice à la réflexion à laquelle ce robot s'adonne et nous livre.
Google metron'home est une œuvre réalisée en collaboration avec François Proulx dans le cadre d'Useful Fictions #3, l'université d'été de l'École Polytechnique et de l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs au sein de l'atelier "Objets à comportements curieux" dirigé par Corentin Loubet et Filipe Pais.
Programme informatique, écran LCD, poutre en aluminium, LED ultraviolet, câbles, céramique et fleurs, dimensions variables, 2023.
Le jeu n’est pas le propre de l’homme, il a de nombreuses fois été observé chez les animaux. Pourtant, quand un ordinateur enchaîne, sans discontinuer, des parties d’échecs contre lui-même, sommes-nous encore dans le domaine du jeu ? Il semblerait bien que pour les robots, le jeu ne soit pas un passe-temps mais un travail comme un autre. D’ailleurs, à quoi bon passer le temps quand on ne meurt pas comme le ferait un bouquet de fleurs qui lui fane en voyant le temps filer.
A game of chess a été produit grâce au concours du CIPAC.
Impressions par sublimation sur papier photographique, calque quadrillé et impression laser, 21 x 15 cm, 2023
Quand on demande quelque chose à une intelligence artificielle, elle s’exécute presque toujours ; son comportement naturel sera de nous donner une réponse vraisemblable, y compris lorsqu’elle n’a absolument aucune idée de ce qui lui est demandé. C’est ce qui arrive lorsqu’on demande à Dall-e, une intelligence artificielle spécialisée dans la production d’images, de nous réaliser une nature morte photographique. En lui demandant cela, elle ne peut qu’inventer des images, qui, bien que d’apparence réaliste, ne sont ni des natures mortes, ni des photographies : l'exercice lui impose de fixer le réel et d'exprimer son rapport à la banalité des choses du quotidien, ce qui n'a évidemment aucun sens pour un algorithme...
Computer visions on real life a bénéficié du soutien de la DRAC Bretagne et de la ville de Rennes.
Fossile, fougère, goudron, smartphone, image numérique et tablette en pin, 42 x 15 cm, 2022.
Les téléphones aux écrans brisés s’entassent dans nos tiroirs, les objets s’accumulent dans notre sillage. Les fougères poussent depuis des centaines de milliers d’années, elles croissent et périssent tant sous les feux de forêts que de morts naturelles qui les transforme en hydrocarbure. Les traces que nous laissons dureront-elles autant ?
Performance, 9 min, 2022.
Faudrait-il que les développeurs s'appliquent à mettre des bugs dans les applications et les logiciels qu'ils produisent ? The Rebugging Manifesto, est une lecture performative qui défend ce point de vue et montre comment le bug peut être outil au service des libertés individuelles.
Le texte (en anglais) de la performance est disponible ici.
Tapis en fibres synthétiques, 300 x 85 cm, 2020.
Vraiment ?
Le respect de votre vie privée est notre priorité a été réalisé grâce au soutien de 40mcube et self signal.
Argent, gravure CNC, deux chaînes de 3600 x 6 mm, 2020.
Le bijou idéal pour s'échanger des mots doux à l'abris du regard indiscret de tout Big Brother.
Deux chaînes en argent sur chacune desquelles sont gravées les moitiés de deux paires de clefs PGP. Sur chaque chaîne est inscrite une clef publique et la clef privée associée à la clef publique de l'autre chaîne. Ainsi, il est possible grâce aux inscriptions de chaque chaîne d'établir une connection sécurisée et chiffrée entre deux personnes, leur permettant de communiquer sans que leur intimité ne soit mise en péril.
Privacy is Intimacy a été réalisé grâce au soutien de 40mcube et self signal.
Bronze, dispositif électronique, programme informatique, 17 x 20 x 10 cm, 2020.
Arriverez-vous à vous y connecter ?
Internet ? a été réalisé grâce au soutien de 40mcube et self signal.
Socle en bois peint, miroir, tablette numérique, écouteurs, vidéo, 115 x 20 x 11 cm, 2019.
Vous savez que l'information existe mais jamais vous n'y aurez accès.
Écran LCD modifié, ordinateur, photographies numériques, 45 x 42 x 20 cm, 2019.
Qui, mieux que notre écran, peut témoigner de nos moments les plus intimes ?
La diode, témoin du fonctionnement de l'écran, a remplacé son rétroéclairage. Il n'est plus aussi bavard que d'habitude mais si l'on s'approche il nous livrera sûrement quelques fragments d'intimité.
Cadre en bois peint, écran LCD, ordinateur, programme informatique, 17 x 12 cm, 2019.
Les cultes ont changé, trouvez la prochaine tendance !
Se mettant à jour automatiquement, la machine et le programme informatique nous peignent une nouvelle icône à chaque fois que la personnalité la plus suivie sur Instagram publie une nouvelle photo. Objet de culte ultime, Up-to-date Icon traduit aussi bien nos cultes modernes que notre foi dans la technologie.
Impression jet d'encre contrecollée sur MDF, dispositif électronique, alimentation, programme informatique, 60 x 90 cm, 2019.
Les meilleures choses sont souvent celles que l'on attend le plus.
En matérialisant une situation insupportable, celle du chargement venant interrompre, ne serait-ce qu'un instant, l'écoulement du flux, STRANGEST VIDEO EVER !!!! 👽👻😱 WATCH TILL THE END !! propose que la promesse faite par son titre même ne serait jamais tenue et invite le spectateur à se contenter de l'attente quasi hypnotique du chargement infini. Mais de toute façon, ne dit-on pas que tout vient à point à qui sait attendre ?
Cannettes de boisson énergisante et bouteilles de substitut de repas, dimensions variables, 2018.
Optimisez votre vie à 100% ! Ne perdez pas votre temps à manger ou dormir !
Images numériques et smartphones, 12 x 40 cm, 2018.
Hashtag après hashtag une nouvelle image naissait. Synthèse de tous les pixels aperçus, c'est une vision globale du paysage mais est-ce l'ultime représentation de ce dernier ?
Chaque image qu'affiche Impressions est la résultante de la conception globale par un réseau social d'un terme : une image moyenne de celles qui y sont associées sur le réseau. Ces paysages hallucinés par l'ordinateur témoignent de l'existence d'une imagerie de masse cachée au plus profond des bases de données.
Impressions a été produite en 2018 lors d'une résidence portée par la fondation du Château Mercier.
Série de 6 cartes postales, 11 x 15.5 cm, 2018.
Il ne restera plus qu'un seul boulot: prouver que nous ne sommes pas des robots.
Captcha tourism a été produite en 2018 lors d'une résidence portée par la fondation du Château Mercier.
Site web, dimensions variables, 2018.
Si toi non plus tu n'as pas pu aller sur les plages d'une île paradisiaque, tu peux passer un moment sur les bords de la mer de la connaissance.
Il est possible de voir le projet en ligne ici.
Carte postale, ordinateur, bois, microphone et haut-parleurs, 12 x 16 cm, 2018.
Est-ce bien réel ?
.echo a été produite en 2018 lors d'une résidence portée par la fondation du Château Mercier.
Installation sonore, invisible, 2018.
Ne croyez en rien. Tout est faux !
Singing birds a été produite en 2018 lors d'une résidence portée par la fondation du Château Mercier.
Carte, impressions laser et site web, 78 x 57 cm, 2018.
Tout gain est une perte.
mARp a été produite en 2018 lors d'une résidence portée par la fondation du Château Mercier.
Chèque bancaire, encre sur papier, bois laqué. 50 x 65 cm, 2017.
Un pari au potentiel acheteur : miser sur la côte de l'artiste et revendre l’œuvre ou alors encaisser le chèque...
Contrôleur ARM, imprimante thermique, matériel electronique, dimensions variables, 2017.
Les robots remplaceront tout y compris les artistes. Une simple pression sur le bouton et voilà une œuvre originale.
Planche de skateboard, 45 x 30 x 15 cm, 2017.
Une chimère de skateboard et de pointeur de souris. Glisser sur 1920 pixels de large et continuer le chemin sur le bitume : le virtuel existe.
Performance, 8h, 2017.
Travailler à mieux travailler : améliorer sa future productivité. Il me faut : un espace, un bureau, un fauteuil, du confort, une plante verte et un décor. Les construire puis les performer en y simulant le travail.
Hardwork a été produite à l'issue d'une résidence intitulée ÇA ROOLE ! portée par l'association 35h et Léa Puissant.
Application Macintosh, 133 Ko, 2017.
Un seul clic et tout disparrait.
Intelligence artificielle, écrans, dimensions variables, 2017.
Les machines peuvent voir mais elles peuvent aussi halluciner.
Co-création avec Laura Gaulard, Anne-Claire Nain, Mehdi Benjelloun et Hubert Mardi.
Site web, dimensions variables, 2017.
Soyez poli quand vous demandez quelque chose, même à un robot.
Disque dur 3,5", ordinateur, controleur USB/SATA, écran LCD, 40 x 120 x 15 cm, 2017.
Quelles sont les réalités des espaces numériques que nous vivons quotidiennement ? Ça représente quoi un octet ? Pas grand-chose, non ? Et un mégaoctet ? Un gigaoctet ?
Acrylique sur toile, plexiglass, webcams, ordinateur, écran, dimensions variables, 2017.
Votre image capturée transite par les réseaux, se dédouble, disparaît puis réapparaît ailleurs. Mais où ?
Boîte d'archive en carton gris, contrats, dimensions variables, 2017.
Vous serez toujours gagnant à investir dans l'art !
Le texte du contrat est disponible ici.
Bureau, chaise, ordinateur, programme informatique, dimensions variables, 2015.
Cliquer pour résoudre des problèmes, accumuler des ressources ou effectuer des missions. Le jeu n'est-il pas un travail ?
Co-création avec Clément Gouley.
Moniteurs cathodiques, cameras, dimensions variables, 2015.
Copier, copier et continuer à copier jusqu'à ce que cela crée de nouvelles formes.
Acrylique sur toile, 320 x 200 cm, 2015.
Copié à échelle, 1 le mur était une toile.
J'écris ce texte au printemps 2020 dans le contexte d'une résidence très particulière. Pour des raisons que tout le monde connaît, les déplacements et contacts sont brutalement devenus impossibles. Je rencontre Louis Frehring par des échanges vidéo en ligne, ce qui après tout n'est pas si mal pour découvrir le travail d'un artiste qui s'intéresse aux objets dits technologiques, à leurs usages, à leurs implications, et même à leurs pensées. Pour le coup, la crise sanitaire a mis sur le devant de la scène des notions de traitement de données, d'anonymat, de traçabilité et d'isolement numérique qui étaient jusqu'ici l'apanage de spécialistes ou de passionné·e·s. Alors qu'une grande part du travail de Louis Frehring consiste à traduire ces enjeux, le monde semble avoir décidé de les rendre cruciaux pour chacun et chacune d'entre nous. De mon côté, je me suis prêté à l'exercice de ces visites d'ateliers numériques qui, après tout, permettaient de raconter d'autres histoires.
Louis Frehring opère ce déplacement du regard avec l’un de ses projets développés durant GENERATOR, sobrement intitulé Internet ? (2020). Il réalise une box Internet en bronze à l’aspect précieux, fait pour contraster avec la banalité pseudo-futuriste de ce dispositif qui orne mon salon et sans doute le vôtre. L’artiste cherche à jouer de la confusiontentre dispositif (la box), technologie (Internet) et réseau (Wi-Fi). Ce travail fait écho à un projet précédent, qui était lui uniquement en ligne. Sea of Knowledge (2018) créait une interface maritime onirique pour une navigation aléatoire sur un océan-Wikipedia. Louis Frehring met en lumière l’hypercentralisation paradoxale de ce réseau, alors que la plupart d’entre nous n’utilise, par la force de l’habitude et de la prédation capitaliste, qu’une infime partie de ses possibilités. Les facettes visibles et invisibles de ce travail permettent plusieurs niveaux de lecture en attirant l’attention d’une part sur l’aspect sculptural et d’autre part sur l’aspect technique très pointu.
Fasciné par ces machines, Louis Frehring souhaite développer une psychanalyse des objets techniques. Avec Image disque (2017) l’artiste exposait un ordinateur qui lisait sa propre image dans une boucle sans fin. L’objet, réduit par l’artiste à l’inutilité tout en utilisant toutes ses capacités technologiques, était amené à parler de lui-même, d’abord en se représentant mais surtout en s’exprimant. Il n’avait pas accès à parole, mais son processus de fonctionnement et la réalité physique du calcul étaient rendus sensibles par la chauffe de son mécanisme et les bruits de son ventilateur. Durant GENERATOR, Louis Frehring pousse cette logique d’un cran en concevant AI Monologue (2020). Il utilise à nouveau un objet devenu banal, cette fois une enceinte intelligente de salon – je le dis tout de suite, je n’en ai pas, mais vous peut-être – à qui il a donné une nouvelle enveloppe mais surtout une nouvelle fonction. Abreuvée de milliers de textes, l’enceinte a été entraînée pour exprimer sa vie émotionnelle propre et son ressenti sur son existence, via un long monologue. L’artiste force le robot à parler – cette fois littéralement – à la première personne. Heureusement que ce n’est pas à moi qu’il demande de monologuer, j’aurais répondu « JPP 😂 » et on serait vite passé à autre chose. Mais cette incursion bavarde dans la psyché démontre aussi les limites de cette parole. Conditionnée par les milliers de sources qui ne sont pas, ou pas encore, écrites par des robots, elle nous rappelle que le rapport à la technologie est avant tout un fait social.
L’installation Le respect de votre vie privée (2020), réalisée pour GENERATOR, est un tapis absorbant noir et gris, du genre qu’on trouve dans des halls d’entrée anonymes avec des noms comme CIG OPRENSIA ASSETS ou BEST ELEGANCE HOTELS. À la place du logo attendu, Frehring reproduit des messages demandant le consentement de l’utilisateur·rice pour l’utilisation de ses données personnelles, du type : « Le respect de votre vie privée est notre priorité. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de nos technologies d’évaluation des visites pour vous proposer une expérience optimale et adaptée à chacun. » Avec ce déplacement de l’espace virtuel vers des objet concrets, l’artiste invite à une modification du régime de l’attention. Est-ce que les visiteur·se·s prendraient les mêmes décisions hors de l’espace virtuel ?
Enfin, Louis Frehring s’engage dans un terrain plus personnel où l'intérêt pour la technologie rencontre l’intimité. Avec une œuvre encore sans titre, il réalise deux bijoux, une paire de chaînes en argent, qui forment ensemble des clés cryptographiques utilisant la technologie PGP (Pretty Good Privacy – pas d’ambiguïté). Ce procédé ultra-sécurisé est surtout connu pour être prisé des lanceur·s·es d’alerte, type Wikileaks, des hackeur·se·s, ou des trafiquant·e·s de drogue. De terme obscur réservé aux initié·e·s des recoins sombres des Internets, PGP est devenu un lieu commun au point de rentrer dans la culture pop par la grande porte avec le titre éponyme de Booba en 2019. Avec ses bijoux, Frehring souhaite permettre à deux amant·e·s qui les échangent de communiquer en toute confidentialité et d'utiliser la PGP pour réactiver les langages codés utilisés depuis longtemps par les amant·es épistolaires. L’artiste reprend la symbolique à la fois publique et privée des bijoux, objet ostensiblement montré mais dont les détails dissimulent bien des secrets, au grand bonheur des auteurs et autrices de romans à l’eau de rose.
Avec cette intrusion dans la sentimentalité, Louis Frehring souhaite contribuer à un geste réparateur, un geste qui permette de protéger l’intimité perdue avec des moyens analogues à ceux qui l’ont détruite. En ramenant la cryptographie à un objet physique, Louis Frehring pousse cependant cette logique à l’absurde. La cryptographie PGP qu’il utilise nécessite des centaines de caractères et en associant chacun d’entre eux à un maillon de pendentif, il crée une chaîne démesurée de plusieurs mètres de long, beaucoup trop encombrante pour être portée. Bien que l’objet soit fonctionnel, il serait si fastidieux de récupérer les caractères un par un que la communication entre les amant·e·s serait rendue impossible. Encore une fois, l’artiste dénue les objets techniques de leur utilité première pour mieux commenter leur construction et leur fonction sociale.
Louis Frehring s’intéresse aussi bien aux rouages des machines qu’aux manières dont elles interagissent avec leurs utilisateur·rice·s. Il recourt à des formes plastiques qui déplacent le regard et interrogent ce qui est considéré comme allant de soi. Pour un artiste qui traite d’Internet, Louis Frehring fait un usage très modéré des technologies numériques : ses œuvres sont plutôt sculpturales et il porte attention au niveau de qualité technologique qu’il propose pour chaque objet, se concentrant sur les apports précis de chaque matériau. Frehring ne propose pas pour autant un arte povera technologique : acquérir et utiliser un écran ou un téléphone est beaucoup moins cher et bien plus rapide que de réaliser un tapis ou de travailler une sculpture en métal – ce qui devrait interroger les relations de travail qui les déterminent, je dis ça comme ça. Il s’agit d’un choix de discours, au sens où l’artiste veut parler de technologie en la rendant compréhensible. L’artiste s’intéresse à l’information et à sa diffusion avant tout par les contenants : les réseaux, les objets par lesquels l’information transite, les technologies qui la rendent accessible et celles qui la protègent. Il insiste sur le systémique, sur ce qui conditionne la possibilité d’existence de ces contenus. Toutefois, il part de ces emballages pour offrir des récits précis et riches, pour révéler des histoires qui racontent le vécu intime de cette relation toute particulière.
Note de lecture écrite à propos du livre Digital Dynamics in Nordic Contemporary Art de Tanya Toft Ag. Mai 2020. Publié sur le site de La Critique d'art. (pdf)
Texte écrit à propos de l'exposition Karmamousse de Alisson Schmitt au centre d'art Passerelle. Mars 2019. Publié sur le site des Chantiers. (pdf)
Interview de Edouard Le Boulc'h autour de l'exposition Peripheral feed au centre d'art Passerelle, février 2018. Publié sur le site du poulailler. (pdf)
Texte écrit à propos de l'exposition Have you seen Pantopon Rose ? de Julie Béna, octobre 2017. Publié sur le site du poulailler. (pdf)
Texte écrit à propos de l'exposition L’agonie du calamar de Thibault Pellant au centre d'art Passerelle, avril 2017. Publié sur le site du poulailler. (pdf)
Texte écrit à propos de l'exposition UniAddDumThs de Marck Leckey à la Kunsthalle Basel, 2015. (pdf)